IFSI : les étudiants de 2e année engagés dans le service sanitaire

IFSI : les étudiants de 2e année engagés dans le service sanitaire

Porté conjointement par le Ministère de la Santé et de la Prévention et le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, le service sanitaire s’adresse aux étudiants en santé, avec pour but de les familiariser aux enjeux de prévention en santé. Lancé en 2018, il s’inscrit dans le cadre de la stratégie nationale de santé, dont le premier axe est de mettre en place une politique de prévention et de promotion de la santé.

Le service sanitaire, qu’est-ce que c’est ?

Depuis cinq ans, le service sanitaire est un temps consacré dans le cursus d’étude des futurs infirmiers de l’IFSI-IFAS de Troyes. Il correspond à trois semaines d’engagement au cours de la 2e année de formation, selon trois étapes bien distinctes :

  • un temps de préparation théorique et pratique
  • un temps d’intervention concrète auprès de publics prédéfinis
  • un temps d’évaluation de l’action (sous forme de dossier rédigé par les étudiants, 3 ECTS étant attribués aux étudiants pour le service sanitaire)

Le service sanitaire consiste en des actions de prévention primaire en direction d’un public cible. Les étudiants se forment ainsi à la pédagogie et au partage de leurs savoirs pour sensibiliser les citoyens à des comportements favorables à la santé.

À savoir

Le service sanitaire concerne toutes les filières de formation des étudiants en santé (médecine, maïeutique, kiné, IDE) et se veut un temps de travail collaboratif entre les filières. Dans l’Aube, cette transversalité entre les filières n’est pas possible, car il n’existe pas de formations médicales ou paramédicales autres que les formations IDE et AS du site de l’IFSI.

Quels sont ses objectifs ?
Initier les futurs professionnels de santé aux enjeux de la prévention primaire. L'objectif est de former ces futurs professionnels de santé aux enjeux de la prévention par la réalisation d’actions concrètes de prévention auprès de publics identifiés comme prioritaires.

Lutter contre les inégalités territoriales et sociales en matière de santé publique, grâce à des interventions auprès de publics les plus fragiles. En effet, la prévention et la promotion de comportements favorables à la santé est cruciale. Les différences d’espérance de vie sont infiniment liées aux inégalités sociales : accès à une activité physique différent d’une personne à l’autre, inégalités entre les enfants face à l’alimentation, incidence de la catégorie sociale des parents concernant l’obésité infantile, propension des jeunes sans emploi à fumer davantage que le reste de la population.

Promouvoir la santé publique (notamment en zones rurales) et rencontrer des populations sur des besoins réels, voilà tout l’enjeu du service sanitaire !

Dans quelles structures ?

Chaque année, les étudiants de 2e année de l’IFSI se rendent, sous forme de binômes le plus souvent, dans les quelque 40 structures et établissements scolaires partenaires partout dans l’Aube : écoles maternelles et élémentaires, collèges, lycées professionnels, établissements d’enseignement supérieur, Association de Parents d'Enfants Inadaptés, Maisons de santé, Centres de santé, Foyer d’Accueil Médicalisé, Centre Hospitalier de Troyes, Centre Départemental de l’Enfance…

En 2023, ça donne quoi ?

En 2023, 91 étudiants, répartis en 35 groupes, ont ainsi réalisé environ 190 actions et interventions sur des thématiques aussi variées que le sommeil/écrans, l’hygiène corporelle et des pieds, l’hygiène bucco-dentaire, la violence scolaire, la discrimination, le handicap, le harcèlement/cyberharcèlement, les troubles de l’alimentation, les addictions (drogue, alcool, tabac) et la cyberaddiction, la santé sexuelle et la vie affective (sentiment amoureux, consentement…), la prévention du cancer (sein, colorectal, col de l’utérus…), la vaccination…

Ils témoignent…

Clémence

«  Avec ma binôme, nous avons travaillé sur la problématique de la cyberaddiction. Nous avons tenu nos interventions auprès de collégiens troyens de 6e et 5e. Afin de les intéresser, nous sommes partis sur des ateliers très visuels pour lesquels nous avions carte blanche du proviseur. Nous avons mêlé ateliers interactifs et théoriques (questions, définitions, effets observables, facteurs potentiels, astuces…). Le côté ludique a fait que les enfants se sont sentis concernés, nous avons eu beaucoup de discussions et d’échanges, qui se sont parfois ouverts à d’autres sujets liés : cyberharcèlement, intelligence artificielle… Certains élèves n’hésitaient pas à témoigner, à poser des questions, preuve que la prévention fonctionne et qu’ils peuvent prendre du recul sur ces problématiques. Leur intérêt nous a donné de l’énergie et être accueillies dans un autre cadre que l’IFSI était une bonne expérience. »

Fabien
« Nous étions quatre étudiants, divisés en deux binômes, à avoir travaillé sur l’alimentation et les troubles alimentaires. Après un brainstorming autour du thème, nous avons développé notre projet qui devait être adapté à des jeunes de 5e, donc ne pas être trop techniques, sans toutefois les infantiliser. Ce qui était sans doute le côté le plus difficile. Notre objectif était que notre intervention soit participative et interactive : nous leur apportons des connaissances, mais ils nous en apportent en retour. Par exemple, nous avions imprimé des images d’aliments pour leur faire deviner à combien de carrés de sucre ils correspondaient. Cela nous a permis de les sensibiliser au fait que le sucre se cache partout, même derrière des aliments qui semblent sains. L’échange avec les enfants, aller sur le terrain, c’était vraiment positif. J’étais bluffé par leurs connaissances, surtout sur un sujet aussi complexe pour des jeunes de 12-13 ans qui sont à un moment de leur vie où leur rapport au corps est compliqué, où ils sont parfois confrontés à des réalités sociales difficiles (alcool, troubles alimentaires…). Il fallait donc être habile pour trouver les bons mots. »

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