La place de la sexualité face au cancer : continuer à vivre et à (s’)aimer

La place de la sexualité face au cancer : continuer à vivre et à (s’)aimer

A l’occasion de la journée mondiale contre le cancer, ce mardi 4 février 2014, retour sur l’expérience du personnel soignant du pôle cancérologie du CH Troyes, formé à aborder les questions de sexualité auprès des patients atteints de cancer.

C’est une forte conviction qui conduit en 2007 le personnel soignant à lancer un appel d’offre pour une formation sur la santé sexuelle en oncologie : la sexualité est un besoin normal et fondamental, souvent ébranlé par la maladie, auquel il faut prêter attention car il participe au bien-être et à l’équilibre global du patient, au moment de sa maladie mais aussi bien au-delà.

En effet, la maladie affecte certes un organe précis, mais c’est toute l’identité du patient qui peut en être bouleversée : rapport à son corps, à l’intime et par conséquent à sa relation avec son partenaire, perception du regard des autres, confiance en soi,… Plus que jamais, la séduction, la complicité, l’amour, la sexualité sont alors autant de craintes que de leviers d’adaptation et de reconstruction pour continuer à avancer.

Ainsi, alors que la démarche était pionnière en France, le CH Troyes a accueilli en 2009, renouvelée depuis, une formation de 4 jours intitulée « La santé sexuelle en cancérologie » ouverte à l’ensemble des soignants du pôle cancérologie et animée par trois sexologues (un médecin, une infirmière et un infirmier).

Tous les participants en ont tiré un formidable enseignement qui leur apporté à la fois une « boite à outils » sur les moyens concrets et pratiques pour aider les patients à s’adapter à leur situation et ainsi continuer à vivre leur sexualité ; mais aussi et surtout une capacité relationnelle,  une vision globale du soin où le rapport de la personne à son corps et aux autres et où son épanouissement sexuel sous plusieurs formes sont fondamentaux dans son évolution physique et psychique.

Cette démarche, où le soignant n’est jamais intrusif mais sait être à l’écoute du patient, permet ainsi de créer un lien de confiance et un espace d’échange et de conseil où l’on peut parler librement de sexualité.

En complément de cette écoute et de son programme de soins, le patient peut enfin être orienté avec son accord vers les « soins de support » : psychologue, assistante sociale, diététicienne, stomathérapeute, qui en fonction des besoins sauront compléter la prise en charge, dans une logique multidisciplinaire et collaborative chère à l’établissement.

 

Pour en savoir plus, n’hésitez pas à lire les deux articles écrits par Camille Labille Som et Isabelle Blin, toutes deux infirmières du dispositif d’annonce du service de cancérologie du CH Troyes ayant suivi la formation :

- "La place de la sexualité en cancérologie" par Camille Labille-Som

- "Cancer et sexualité : quand le plaisir aura-t-il sa place dans le PPS ?" par Isabelle Blin

Nb : ces deux articles sont à retrouver au sein d’un dossier complet « cancer et sexualité » du magazine Sexualités Humaines  (n°20 : janvier/ février / mars 2014).

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